Le 5 novembre 1955 au Forum, Jean Béliveau réalise une performance qui forcera la Ligue nationale de hockey à modifier ses règlements.

Accusant un retard de 2 à 0, les Canadiens bénéficient d’une supériorité numérique de deux joueurs au début de la deuxième période lorsque le défenseur Hal Laycoe est puni à la 16e seconde et va rejoindre au cachot son coéquipier Cal Gardner, pénalisé à la fin de la première période.

L’entraîneur des Canadiens Toe Blake envoie donc dans la mêlée Doug Harvey et Tom Johnson à la pointe et Béliveau, Maurice Richard et Bert Olmstead à l’avant.

À 0:42, Béliveau déjoue le gardien Terry Sawchuk une première fois, après avoir capté la passe d’Olmstead, posté dans le coin de la patinoire.

Après la mise au jeu au centre, le Tricolore répète le même stratagème. Béliveau, de nouveau aidé Olmstead, touche le fond du filet 24 secondes plus tard.

Jamais deux sans trois, Béliveau complète son tour du chapeau 20 secondes plus tard en complétant une troisième fois la manœuvre d’Olmstead, tandis que Gardner et Laycoe regardent la scène, impuissants, depuis le banc des punitions.

Le numéro 4 des Canadiens enregistre ainsi le tour du chapeau le plus rapide dans l’histoire de l’équipe, soit en seulement 44 secondes, marquant tous ses buts marqués en supériorité numérique. Seul Bill Mosienko des Blackhawks de Chicago, en 1952, a inscrit trois buts plus rapidement que Béliveau dans l’histoire de la LNH.

Béliveau complètera sa soirée de travail avec un quatrième but, à forces égales cette fois, pour donner un gain de 4 à 2 aux Canadiens.

Cependant, devant la toute-puissance de l’attaque massive des Canadiens, la LNH, durant la saison morte, projette d’amender son règlement en vue de la campagne suivante pour qu’une punition mineure vienne à terme après le premier but inscrit par l’équipe adverse. Les six équipes se prononcent. Le résultat du vote est 5 à 1, les Canadiens étant la seule formation à s’opposer à la modification du règlement.