LORS DES QUATRE SAISONS QU’IL A DISPUTÉES À TITRE DE GARDIEN NUMÉRO UN, GERRY MCNEIL A MENÉ LES CANADIENS À LA FINALE DE LA COUPE STANLEY.

Gerry McNeil était un jeune étudiant de 17 ans lorsqu’il a reçu une invitation pour le camp d’entraînement des Canadiens de Montréal en 1943. Le boulot de gardien est finalement revenu à un autre nouveau venu, Bill Durnan, un vétéran âgé de 27 ans possédant une vaste expérience au sein de la ligue senior de l’Ontario.

Le diminutif McNeil, qui devait mesurer 5 pieds, 7 pouces et peser 155 livres une fois sa croissance terminée, est tout de même demeuré à Montréal. Il a passé six années avec les Royaux de Montréal de la Ligue de hockey senior du Québec, pratiquant avec le Tricolore de Dick Irvin et remplaçant Durnan à l’occasion.

Choisi joueur le plus utile de la LHSQ lors de trois campagnes consécutives, McNeil a passé la saison 1949-1950 devant le filet des Mohawks de Cincinnati de la LAH, un club-école des Canadiens dirigé par le légendaire King Clancy. Sa longue attente tirait à sa fin.

Appelé à remplacer le multiple récipiendaire du trophée Vézina pour les deux derniers matchs des séries en 1950, McNeil est devenu officiellement le gardien du Tricolore lorsque Durnan a annoncé sa retraite peu de temps après. Au cours des quatre saisons suivantes, McNeil a prouvé qu’il avait sa place devant le filet d’une équipe de la LNH.

Il connaissait le système de Dick Irvin, l’ayant suivi à la lettre pendant sept ans lors des pratiques et des camps d’entraînement. Il connaissait également tous ses coéquipiers et, surtout, savait comment arrêter les rondelles.

Trop petit pour couvrir tout le filet s’il demeurait profondément dans sa cage, McNeil compensait par une maîtrise exceptionnelle de la géométrie et par ses réflexes. Il jouait les angles, s’avançant vers les attaquants adverses afin de diminuer leur cible. Ce système fonctionnait manifestement très bien puisque le Tricolore a accédé à la finale à chacune de ses saisons devant le filet.

Fiable et assez endurant pour jouer malgré des blessures qui forceraient bien des gardiens d’aujourd’hui à l’inactivité, McNeil performait de façon admirable tout au long du calendrier régulier puis haussait son jeu d’un autre cran une fois en séries, devenant alors l’un des gardiens les plus avares de l’histoire. McNeil n’a pas soulevé la coupe Stanley suite à ses premières participations à la finale.

En 1951, tous les matchs de la ronde ultime ont nécessité du temps supplémentaire. Les Leafs ont mérité le titre grâce au dernier but en carrière de Bill Barilko. En 1952, Détroit n’a pas laissé le temps au Tricolore de suer et balaya la série en quatre rencontres.

McNeil devait finalement frapper le gros lot à sa troisième tentative. Le but en prolongation d’Elmer Lach face à Boston a scellé le championnat et il a pu finalement sabrer le champagne.

Au printemps 1954, Détroit et Montréal se sont retrouvés en finale. La série a atteint la limite de sept parties et les Red Wings ont eu le dessus, là aussi en surtemps.

McNeil a cédé alors sa place à Jacques Plante et est retourné dans les mineures. Il a joué jusqu’en 1960-1961 avant de se lancer dans les affaires. Il a disputé neuf rencontres avec les Canadiens en 1956-1957, ce qui fut suffisant pour que son nom soit à nouveau gravé sur la coupe Stanley.

Reconnu comme un boute-en-train hors de la patinoire, McNeil était un coéquipier populaire et un joueur de tours sans pareil. Si le plaisir était de la partie, McNeil n’était généralement pas bien loin.

Gerry McNeil est décédé le 17 juin 2004 à l’âge de 78 ans.