Léo Gravelle a déjà percé dans le monde du hockey lorsqu’il joue son premier match au Forum de Montréal. Membre de l’édition 1944-1945 des Majors de Saint Mike, le jeune homme originaire d’Aylmer au Québec, amène son équipe scolaire de Toronto vers la coupe Memorial. À la fin de la saison, Gravelle est le meilleur pointeur de l’Association de hockey de l’Ontario, marquant même un tour du chapeau lors du match final de la série contre les Canucks de Moose Jaw, devant plus 13 000 partisans fébriles au Maple Leaf Gardens.

Gravelle passe la saison 1945-1946 avec les Royaux de Montréal, dans la Ligue de hockey sénior du Québec. L’attaquant de 5 pieds 9 pouces, 160 livres, s’aligne l’année suivante avec les champions défendant de la coupe Stanley, les Canadiens. D’une rapidité incroyable, Gravelle est comparé par plusieurs observateurs au légendaire Howie Morenz. Certains parlent même de ce jeune homme de 21 ans comme étant le patineur le plus rapide de l’histoire de la LNH. Ils le surnomment «The Gazelle».

Après avoir cumulé 16 buts, pour un total de 30 points, lors de son année recrue, Gravelle manque de vigueur et ne donne pas le deuxième effort nécessaire pour rester avec le Tricolore de façon permanente. Sa carrière oscille entre des visites dans les ligues mineures, à Houston et Buffalo, où il évolue devant l’œil aguerri de Toe Blake et la LNH, pour les deux saisons suivantes. En 1949-1950, il revêt finalement l’uniforme bleu blanc rouge pour la totalité de la saison.

C’est la première fois que Léo Gravelle joue une pleine saison dans la LNH, patinant aux côtés de Billy Reay et de son compatriote d’Ottawa, Howard Riopelle, sur la deuxième ligne offensive. Avec ce vote de confiance, Gravelle fait hurler la sirène 19 fois, au second rang de l’équipe à égalité avec son coéquipier Reay. De son côté, Riopelle, spécialiste de la défensive touche le fond du filet une douzaine de fois.

Les performances de Gravelle lors de la campagne 1949-1950 attirent l’attention du directeur-gérant de Détroit, Jack Adams. En février 1950, Adams offre à son homologue des Canadiens, Frank Selke, une opportunité qu’il ne peut refuser. «The Gazelle» est en route pour la ville de l’automobile, alors que Bert Olmstead arrive à Montréal.