UN JOUEUR AU STYLE HARGNEUX, SHAYNE CORSON ÉTAIT UN DES FAVORIS DE LA FOULE MONTRÉALAISE POUR SES MISES EN ÉCHEC FRACASSANTES.

La récolte du Tricolore au repêchage amateur de 1984 s'est avérée une des meilleures de l'histoire du club. Les quatre premiers joueurs sélectionnés par les Canadiens ont disputé plus de 1 000 matchs dans la LNH. Avec leur second choix cette année-là, l’équipe a retenu les droits d'un attaquant natif de Barrie en Ontario, Shayne Corson. Un joueur agressif et talentueux, Corson n'a pas tardé à devenir un des patineurs les plus redoutés de la ligue.

Après avoir disputé trois parties en 1985-1986, l'ailier gauche de 6 pieds 1 pouce et 202 livres s'est mérité un poste permanent la saison suivante. Dur et téméraire, Corson patrouillait le flanc gauche de façon incessante, ne reculant devant personne et mettant le feu aux poudres à quelques occasions lors de la défense du championnat en 1986-1987.

Obtenant davantage de temps de glace, Corson a inscrit douze buts deux saisons de suite avant d'éclore en 1988-1989, inscrivant 26 filets. Il a également franchi le plateau des 20 buts les deux années suivantes. Un joueur intense au style hargneux, Corson est devenu un favori de la foule montréalaise pour ses mises en échec fracassantes et ses prises d’assaut des filets adverses.

Ne craignant pas les blessures, l'attaquant de puissance a eu à faire face aux conséquences de son style jeu. En dix années dans l'uniforme des Canadiens, Corson a disputé une seule saison complète. Le lot de blessures qu’il a subies aurait certainement poussé d'autres joueurs à accrocher les patins.

À sa saison recrue, une mâchoire brisée l'a écartée de l'alignement pendant une longue période. L'année suivante, des blessures à la hanche, à un genou et à l'aine l'ont contraint à l'inactivité pendant plusieurs semaines. Au fil des saisons, Corson a souffert de séparations de l'épaule, d'un orteil cassé, de plusieurs claquages et entorses. Ses blessures n'ont toutefois jamais semblé refroidir ses ardeurs.  

Corson, qui s'est joint aux Canadiens aux lendemains de la conquête de la coupe Stanley de 1986, a été échangé aux Oilers d'Edmonton après la saison 1991-1992, seulement pour voir ses ex-coéquipiers soulever la coupe le printemps suivant.

Après trois années à Edmonton, Corson a à nouveau changé d'adresse. Cette fois-ci, il a pris la direction de Saint-Louis où il a disputé une campagne et demie avant de revenir à Montréal à l'aube de la saison 1996-1997.

Le deuxième passage de Corson à Montréal allait démontrer qu'il n'avait rien perdu de ses bonnes habitudes. En 1997-1998, il a enfilé plus de 20 buts pour la cinquième fois de sa carrière et a participé à un troisième match des étoiles. Malheureusement, son style l'a encore une fois tenu à l'écart du jeu pour plusieurs rencontres. Combinées à la réapparition d'un trouble intestinal diagnostiqué à l'adolescence, des blessures à la hanche, à l'aine, aux côtes, à un genou et à un œil l'ont ralenti.

En 2000, Shayne Corson s'est entendu avec les Maple Leafs de Toronto et a quitté Montréal une seconde fois. En 662 parties avec le Tricolore, l'ailier gauche a inscrit 168 buts et 255 aides en plus d'ajouter 63 points en 90 rencontres éliminatoires. Il occupe le troisième rang dans l'histoire de l'équipe au chapitre des minutes de pénalité en saison régulière avec 1342 et le sixième rang en séries d'après-saison.

Après trois saisons à Toronto, Corson a disputé sa 17e et dernière campagne dans la LNH avec les Stars de Dallas avant de se retirer au terme de la saison 2003-2004.